Il est clair qu'il existe un lien étroit entre le corps et l'esprit. Rien n'est plus agréable que de rentrer chez soi après avoir fait du sport ou une journée de travail, ouvrir la porte et se sentir satisfait. C'est le type de fatigue dans laquelle l'esprit se sent à l'aise, ne souffre pas, n'est pas "lourd" et moins épuisé. Nous savons que le corps retrouvera sa force après le repos et ressentira une harmonie intérieure. Il y a des moments, cependant, où le simple fait de faire des courses ou de dîner avec des amis demande des efforts qui semblent au-delà de nous. Ce sont des situations qui cachent parfois un problème sous-jacent qui mérite toute notre attention.
Être épuisé : fatigue sans raison
Lorsque nous nous sentons très fatigués, nous savons généralement pourquoi. L'effort physique, des horaires de travail plus longs que d'habitude, un trajet avec plusieurs arrêts sont des facteurs qui expliquent la fatigue. Il n'est pas difficile d'identifier la raison de l'épuisement physique, qui nous laisse sans énergie ni force. Mais si l'origine de l'inconfort physique et mental n'est pas claire, le stress en est souvent la cause. Il ne s'agit pas nécessairement de problèmes, de déceptions ou d'adversités quotidiennes. La fatigue sans raison peut être liée au nombre d'engagements que vous prenez, au fait de ne pas vous accorder de temps pour vous reposer, ou même de ne pas pouvoir vraiment vous concentrer sur les engagements eux-mêmes. Beaucoup d'entre nous se réveillent en pilotage automatique : prendre le petit-déjeuner, emmener les enfants à l'école, aller au travail, revenir. Nous effectuons ces tâches presque par inertie, faisant bouger les choses sans fin, sans possibilité de réfléchir à ce que nous faisons. Nous ne laissons aucune place à la réflexion et au repos, et ce mode de vie finit par nous peser.
Causes et facteurs de risque de la fatigue
Les causes sont nombreuses et peuvent être organiques ou fonctionnelles :
causes organiques
– Asthénie infectieuse ou post-infectieuse (période de convalescence suite à une infection) : hépatite virale, mononucléose infectieuse, brucellose, fièvre Q, maladie de Lyme, virus VIH, tuberculose, etc. – Asthénie cancéreuse pouvant survenir au cours de l'évolution de la plupart des cancers et de leurs traitements (radiothérapie, chimiothérapie, morphine). Certains syndromes dits paranéoplasiques car accompagnant le développement de certains cancers peuvent être responsables de fatigue : syndrome de Cushing, syndrome d'Eaton-Lambert ; – Asthénie métabolique : hyperparathyroïdie, insuffisance rénale chronique, troubles des ions sanguins (potassium, sodium), diabète ; – Asthénie hormonale : maladie d'Addison, hypothyroïdie ; – Asthénie liée à des maladies multiviscérales : sarcoïdose, lupus ; – Maladies du foie : hémochromatose, maladie de Wilson, hépatite chronique sévère ; – Maladies neurologiques : maladie de Parkinson, myasthénie grave, sclérose en plaques, hystérie, myopathies, intoxication aux somnifères, syndrome d'apnée du sommeil, narcolepsie ; – Toutes les anémies ; – Certains troubles digestifs : maladie coeliaque, maladie de Crohn ; – Certains médicaments : bêta-bloquants, neuroleptiques, etc. ; – Maladies cardiovasculaires : cardiopathie sévère, hypotension artérielle.
causes fonctionnelles
Les causes fonctionnelles (psychiques ou psychiatriques) sont essentiellement dominées par la dépression et les troubles névrotiques. Dans tous les cas de fatigue de longue durée, il existe une complexité de facteurs physiques et psychologiques : toute fatigue physique prolongée a souvent un impact sur le psychisme, et à l'inverse, toute fatigue physique a un impact sur l'apparence physique. La difficulté pour le médecin est d'apprécier la part respective du versant physique et psychique de l'asthénie. Le syndrome de fatigue chronique, décrit dans les pays anglo-saxons, survient chez un sujet jeune (jeune cadre dynamique sous stress) et se caractérise par une asthénie intense sans altération de l'examen clinique (absence de troubles psychiatriques majeurs) qui évolue pendant 6 mois. Les tests de laboratoire n'ont pas trouvé de cause particulière. Le médecin doit exclure d'autres maladies avant de poser ce diagnostic.
Stratégies pour vaincre la fatigue mentale
Dans son célèbre livre Your Wrong Zones, Wayne Dyer a déclaré que lorsque nous nous sentons fatigués, la meilleure chose à faire est de faire des choses différentes. Éviter, au contraire, c'est se plaindre constamment de notre état ; ce faisant, le seul résultat sera de transmettre un malaise à d'autres qui, sûrement, doivent déjà faire face à leurs réalités intérieures. Dans tous les cas, la fatigue sans raison n'est qu'apparente. Il y a toujours une raison et c'est là que notre changement doit commencer. L'inaction et les plaintes font de cette malheureuse chronique. Voyons donc quelques petites stratégies à appliquer immédiatement :
– À méditer
Enfin, une stratégie efficace est sans aucun doute la méditation. Si vous vous habituez à consacrer une vingtaine de minutes par jour à cette pratique, vous constaterez les premiers bénéfices au bout de quelques semaines. Considérez donc à quel point il est important d'approfondir et de travailler sur cette fatigue mentale et émotionnelle qui détériore souvent la qualité de vie. Ne remettez pas à demain la résolution d'un malaise que vous ressentez aujourd'hui.
Quels sont les tests et analyses complémentaires en cas de fatigue?
Ils sont orientés en fonction des données de l'interrogatoire et de l'examen qui permettent d'orienter le diagnostic vers un type particulier de cause.
Évolution de l'asthénie
Cela dépend de la cause sous-jacente. L'évolution du syndrome de fatigue chronique est toujours favorable en quelques mois ou années.
Traitement de la fatigue
La prévention de la fatigue repose sur une hygiène de vie satisfaisante : repos suffisant (8 heures de sommeil par nuit), équilibre nutritionnel. Lorsqu'une cause (organique ou fonctionnelle) est retrouvée, le traitement est celui de la cause. En l'absence de cause évidente, la prescription de stimulants peut être efficace, on les appelle des antiasthéniques. Ce sont généralement des médicaments contenant des acides aminés, des vitamines, des oligo-éléments dont la carence chez l'homme entraîne de la fatigue. Il existe également des stimulants à base de caféine, de déanol ou d'autres substances. Le traitement du syndrome de fatigue chronique implique des antidépresseurs associés à une psychothérapie.