La tristesse : une émotion pas aussi négative qu'on le pense

Parfois, nous nous retrouvons enveloppés d’une tristesse indéfinissable, dans le silence, le front attaché à la vitre d’une fenêtre et l’âme dans nos poches. Nous ne savons pas pourquoi cet état émotionnel est apparu, mais ce que nous constatons, c’est que nous ne pouvons pas affronter la journée avec la vitalité que nous avons toujours eue.

Quelles sont les causes de ce type de situation? Nous ne parlons pas d’un état dépressif, une chose n’a pas toujours à voir avec l’autre, nous ne parlons que des jours où le thermomètre de notre humeur tombe à zéro existentiel. Ce sont des moments où l’enthousiasme ne surgit pas, où nous devenons vagabonds de notre routine et apatrides de nos espoirs.

La tristesse est un messager à comprendre, mais jamais une paire de chaussures à porter tout le temps. Cependant, aujourd’hui, nous n’avons pas le droit d’être tristes. Il n’y a pas de place pour cette émotion qui agit comme un canal pour le cerveau lui-même. Nous sommes presque « forcés » de l’ignorer et de faire comme si tout allait bien, pour remporter l’Oscar de la meilleure performance de l’année, ce qui montre que nous sommes immunisés contre la déception, la frustration et le découragement.

De toute façon, personne ne peut garder longtemps cette armure, cette armure imprenable. Bien que chacun de nous ait accès à toutes sortes d’informations, de livres et de publications, nous pensons toujours que la tristesse n’est rien de plus qu’un sentiment pathologique.

Affrontons une fois pour toutes les faux mythes qui s’y rapportent, car cette émotion nous est inhérente en tant qu’êtres humains, c’est quelque chose que nous devons comprendre

la tristesse est un avertissement

La tristesse se manifeste toujours par une perte d’énergie. L’état de découragement et d’aplatissement typique de la dépression n’est pas immédiatement atteint, c’est un processus plus doux, plus involontaire. Nous ressentons un fort besoin de mémoire intérieure qui s’accompagne souvent d’un sentiment d’apathie et de fatigue indéfinissable.

Cette sensation physique répond en fait à un mécanisme d’alerte du cerveau lui-même : elle nous oblige à nous éloigner des stimuli de notre environnement pour nous connecter avec notre moi intérieur. Il faut « enquêter » sur ce qui nous dérange, nous inquiète, nous bouleverse…

La tristesse nous invite à préserver les « ressources ».

Un biologiste et physiologiste qui a étudié cette émotion négative pendant des années a indiqué que la tristesse produit en nous un petit état « d’hibernation ».

Il nous met en attente, nous relègue à l’immobilité et à l’introspection pour réfléchir à un événement précis. Mais ce n’est pas tout : par ce processus, le cerveau s’assure de ne pas gaspiller toute son énergie dans des activités qui, pour le moment, ne sont pas prioritaires.

L’essentiel est de résoudre l’inconfort, de se concentrer sur soi. Cependant, comme nous le savons déjà, nous n’écoutons pas toujours cet instinct de conservation. Nous l’ignorons et nous nous accrochons à notre quotidien comme si la tristesse n’était rien.

La tristesse comme soin de soi

De nombreux psychologues ne veulent pas qualifier la tristesse d’« émotion négative ». Dans notre fixation presque obsessionnelle sur l’étiquetage de tout comportement ou phénomène psychologique, nous perdons parfois la perspective appropriée pour analyser cette réalité.

La phrase correcte est très simple : « dis-moi ce dont tu as besoin ». Cela obligera la personne en face de nous à réfléchir à la racine de son problème et donc à se plonger dans ses besoins réels.

La tristesse comme désir et inspiration

La tristesse oscille entre nostalgie et mélancolie. C’est le manque de quelque chose, nous nous sentons tellement brisés par des sentiments opposés, par le vide et des besoins sans nom, que nous en sommes presque au désespoir.

On dit souvent que cette émotion est la forme la plus raffinée de la sensibilité de l’être humain, celle qui invite beaucoup à être plus créatif, à aborder l’art, la musique ou l’écriture pour canaliser tous ces sentiments antagonistes.

Cependant, et il est bon de le rappeler, bien que la tristesse puisse inspirer le cœur de l’artiste, personne ne peut vivre en permanence dans cet environnement de nostalgie, de mélancolie et de vide dans lequel réside l’immaturité émotionnelle.

La tristesse comme stratégie de notre développement psychologique

Derrière cette « émotion négative », se cache un épanouissement personnel.

Comprendre ses propres émotions et gérer au mieux son univers est un apport fondamental à notre croissance psychique. Par conséquent, il est bon d’arrêter d’associer la tristesse à des termes tels que faiblesse, dépression, peur ou vulnérabilité.

Derrière chaque personne qui s’identifie à la tristesse et y fait face, il y a un véritable héros. La tristesse l’aide à être positive, à améliorer sa confiance en soi et à avoir le courage d’améliorer sa vie et d’affronter le monde.

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